Resté longtemps timide en France alors que les pays anglo-saxons ou scandinaves l’ont adopté depuis déjà environ deux décennies. Question de culture ? de mentalité ? ou de confiance? Quoi qu’il en soit, le confinement a précipité les choses, ou devrais-je dire, cette situation a forcé les choses en nous obligeant à sauter le pas.
Alors que certains en avaient déjà l’habitude depuis de longues années, d’autres découvrent le télétravail, ou l’ont peut-être déjà utilisé, mais de manière assez anecdotique. Il y a une troisième catégorie de travailleurs qui l’a découvert pendant la période de confinement. Avant de parler de bilan, il serait intéressant de se poser quelques questions notamment sur:
les raisons qui peuvent justifier son utilité (type de fonction exercée, trajets domiciles bureau, réduction des espaces de travail; le besoin de calme et de concentration justifiés par l’activité exercée ou pour raison de santé )
les moyens nécessaires pour sa mise en place (employeur et salarié),
son efficacité ? (comment gérer les appels téléphoniques, les réunions, etc)
justifier son temps de travail (horaires, pauses, etc en conformité avec la législation du travail)
Après avoir répondu au Pourquoi et au Comment, on pourra enfin parler du bilan qui ne peut être que positif comme l’ont indiqué la majorité des études faites sur le télétravail. Toutefois, toute proportion gardée, il est important de préciser que tous les corps de métiers ne pourront pas confirmer ce bilan positif car un policier qui fait la circulation dans la rue ou un ouvrier qui travaille sur une chaîne à l’usine, ne pourront en bénéficier.
Comme annoncé au début de cet article, examinons le POURQUOI ?
Il faut d’abord justifier et décrire les raisons qui conduisent à faire du télétravail. Par exemple les responsabilités et missions du salarié doivent permettre à ce dernier de pouvoir exercer ses activités en dehors de son site de travail; et que sa présence physique quotidienne sur site n’est pas indispensable à la réalisation de ses missions. Lister quelques activités qui peuvent être exercées en télétravail, comme la rédaction, la lecture et l’analyses de documents, comme les cahiers de charges, les dossiers d’appels d’offres, l’établissement des synthèses ou de reporting d’activités, et de projets, etc…
Il faudrait également citer les activités qui, elles, justifient une présence physique, comme les déplacements professionnels, les gestes de proximité sur des équipements techniques, les audits, les enquêtes, etc…
Cela va sans dire, mais cela va mieux en le disant, est-il besoin de préciser, qu’il est nécessaire de justifier au préalable, que le salarié dispose bien du dispositif informatique (Box ADSL, PC, Accès aux ressources de l’entreprise, messagerie électronique, téléphone, etc…) lui permettant d’exercer son télétravail. Il faudra bien entendu montrer que le salarié maîtrise le dispositif informatique (la connexion à distance, les accès, les outils de visioconférence et de réunion téléphoniques, etc) utilisés au sein de l’entreprise, et indispensables au bon déroulement de son activité en dehors de son site de travail habituel.
Les motivations du salarié à faire du télétravail peuvent être argumentées par les raisons suivantes : améliorer la qualité de vie au travail et à renforcer son efficacité professionnelle, la réduction du temps de transport souvent générateur de stress, et de fatigue. Le télétravail réduirait dans ce cas, les risques en matière de santé et de sécurité au travail.
Comment faire du télétravail ?
Il est nécessaire de disposer d’un dispositif informatique permettant de pouvoir travailler en dehors du bureau. Il s’agirait de s’équiper d’un abonnement internet (une box ADSL), un ordinateur disposant des outils de connexion aux ressources de l’entreprise, l’accès la messagerie électronique, ainsi qu’aux outils de conférence téléphonique et de visioconférence (comme Go to Meeting, Zoom, Cisco WebEx, et bien d’autre outils du marché), un téléphone fixe ou smartphone. Faut-il rappeler qu’il est nécessaire de maîtriser ces outils afin que le télétravail puisse se dérouler des les meilleures conditions. On ne saurait clôturer cette partie sans rappeler que le salarié doit se doter d’un emplacement calme et confortable lui permettant de s’installer confortablement pour travailler et participer aux différentes réunions d’entreprise à distance.
…Et enfin le Bilan du télétravail
Toutes les études menées sur le sujet le confirment, il en ressort toujours les mêmes conclusions : une conscience professionnelle conduirait naturellement le salarié à montrer son efficacité, sa productivité, alors qu’il bénéficie d’une meilleure concentration, et en même temps, jouit du bien-être, de la qualité de vie, ainsi que de l’absence de stress, etc… les résultats sont probants. Il y a bien de la satisfaction aussi bien du côté du salarié, que de celui de l’employeur qui pourrait en profiter pour réduire les espaces de travail et gagner des mètres carrés, devenus très onéreux dans les toutes les grandes villes.
Toutefois, il y a un quand même bémol, un « MAIS » qu’il ne faut pas négliger: car cette même conscience professionnelle qui nous donne des ailes, peut parfois nous conduire à repousser les limites, à force de toujours vouloir bien faire. En conséquence on ne respecte plus les temps de travail, les pauses, on sera parfois même, amenés à travailler au delà des horaires de bureau, les soirs, les week-end, et même pendant les périodes de congés. Le résultat conduirait aux effets inverses des bienfaits cités plus haut, atteinte à la qualité de la vie familiale voir burn out.
La pandémie du corona virus et ses conséquences (confinement et règles sanitaires de distanciation) ont permis de réaliser un test grandeur réelle sur l’écosystème professionnel. L’après confinement ne ressemblera plus jamais à l’avant, car nous sortons de cette période avec comme héritage, des règles sanitaires, des masques, utiles également pour se protéger contre toutes les autres formes de bactéries ou de virus, mais nous avons surtout le TELETRAVAIL désormais ancré dans les habitudes, dans la culture, et dans les mentalités…
T. WILSON